C’est parfois les projets les plus fous qui se concrétisent. Ceux qui naissent des “Et si on se lançait ?” sans trop réfléchir au pourquoi du comment. Guidé seulement par l’envie de réaliser un rêve de gosse. C’est comme cela que la brasserie Louarn a vu le jour un soir de janvier 2017, à Rennes. Une brasserie née de l’imagination de Corentin Le Tallec et de Brieg Peresse. Rien ne prédestinait ces deux-là à devenir brasseurs, si ce n’est leur appétence pour la mousse.
Corentin est diplômé en droit et en histoire de l’art et Brieg en informatique. Mais un voyage va changer la donne. Parti au Mexique pour étudier le vin, Corentin découvre l’effervescence des micro-brasseries. Et il prend la mesure du phénomène. Il appelle Brieg, resté en France pour le prévenir qu’à son retour ils vont s’y mettre eux aussi. “Brieg pensait conserver cette activité en tant qu’amateur, mais je lui ai dit, non on va la vendre notre bière !”, rembobine Corentin.
Dans le garage paternel
A l’instar de Steve Jobs et Steve Wozniak, les fondateurs de la marque à la Pomme, les deux amis d’enfance investissent le garage du paternel de Brieg pour concocter leurs cervoises. “Au début, on avait juste un grand faitout et un réchaud, on a fait quelques tests, comme ça pour nous”, se souvient Brieg. Puis, ils potassent How to Brew de John Palmer, la bible du brasseur, rencontrent des professionnels, se renseignent alors sur la création d’entreprise, optent pour la coopérative d’entrepreneurs Elan créateur.
Pour financer leurs investissements, ils lancent une campagne de crowdfunding, récoltent 10 000 euros et achètent cuves, pompes et seaux de fermentation pour pouvoir produire en plus grand volume. Et pour le logo, ils font appel à leur ami peintre, Christophe Brezellec, passionné par les légendes celtes. Parmi les esquisses qu’il leur fournit, figure un dessin de renard. Louarn, renard en breton. Ce sera non seulement leur emblème, mais le nom de leur brasserie.
Rennais avant tout
Du côté du palais, ils avaient déjà des idées précises en tête avant de se lancer dans l’aventure. “On a testé différents malts, différentes recettes et petit à petit notre gamme s’est dessinée. Mais on savait que l’on voulait créer des bières pas trop fortes, une IPA et des variétés plus originales aussi”, précise Brieg.
Aujourd’hui, ils produisent six variétés : l’IPA donc, mais aussi une rousse aux épices, une brune qui allie des notes de chocolat et de café, une aux fruits rouges très peu sucrée, mais très aromatique et une blonde à l’orange et la cardamome. Leurs bières ont commencé à intéresser les cavistes : l’Epicerie du Mail, puis les bars : le Saint-Germain et le Hibou. Mais avec la crise sanitaire, le marché s’est effondré. Mais Corentin et Brieg continuent de vendre en direct sur leur site, sur les marchés de producteurs (la Garden partie, le vendredi, à la plaine de Baud) et à l’association Merci Babeth bien sûr.