Antoine et Vanessa, le Local à fromages

Il a déjà eu mille vies, malgré son jeune âge. Chauffeur poids-lourds, livreur, conducteur de bus, ouvrier agricole, communicant… Mais à 30 ans, Antoine Rocul semble s’épanouir sur son nouveau terrain de jeu qui n’est autre que l’ancienne cantine scolaire de son enfance. « Ça signifie quelque chose pour moi de fabriquer du fromage ici, à Nouvoitou”. À son regard, on devine que de trouver sa place et le métier qui lui permette de s’épanouir n’a pas été une sinécure.

Antoine Rocul, à Nouvoitou, dans son Local à fromages.
Antoine Rocul, à Nouvoitou, dans son Local à fromages.

Dans son atelier de production situé à une dizaine de kilomètres au sud de Rennes, Antoine raconte son parcours tout en retournant ses fromages. “Je n’aimais pas trop être chauffeur, toujours sur les routes, la pression… Alors un jour, j’ai décidé de passer mon BPREA (Brevet professionnel responsable d’exploitation agricole), j’ai travaillé pendant cinq ans comme ouvrier agricole. Je me suis pris de passion pour le fromage de chèvre et comme je voulais tout faire de A à Z, j’ai commencé par acheter des chèvres. Je m’occupais de la traite, et je faisais mes petits fromages dans l’évier de ma cuisine. Puis, petit à petit, mon activité a commencé à prendre de l’ampleur, il y avait des fromages partout chez moi, il fallait que je trouve un local.” Le local à fromages, c’est le nom de son entreprise. 

Antoine Rocul, à Nouvoitou, dans son Local à fromages.
Antoine Rocul, à Nouvoitou, dans son Local à fromages.

Si vous arpentez les marchés de la région rennaise : Nouvoitou, La Garden Partie (la Plaine de Baud), Vern-sur-Seiche, Noyal-Châtillon-sur-Seiche, vous ne pourrez pas louper sa gouaille, ni la gentillesse qui émane de cet homme et de sa compagne, Vanessa. “Les clients le reconnaissent à son rire en escalier”, précise-t-elle.

Vanessa, sur le marché de la Garden Partie, à Rennes.
Vanessa, sur le marché de la Garden Partie, à Rennes.

Une imagination sans borne

Généreux, jovial, Antoine est du genre à vous faire goûter ses essais à n’importe quelle heure. “Mon dernier délire c’est de fabriquer un bleu au rhum : je l’ai appelé le Shropshire ivre, j’ai vu ça en Espagne, ils plantaient une bouteille de rhum dans le fromage, j’ai voulu essayé à ma façon, tiens goûte-moi ça et puis goûte le rhum aussi”, me dit-il en me tendant un verre alors qu’il n’est que 14h. Moi qui n’aime pas particulièrement le bleu, je suis subjuguée par les saveurs fruitées de cette pâte persillée. Dernièrement, il a créé un brebis à la truffe, un Brillat-savarin au chocolat noir 95% et au piment séché de l’Iduki, au Kérala… Ses réalisations n’ont de limite que son imagination.

Antoine a réalisé un brebis à la truffe dernièrement, qui a connu un grand succès.
Chèvre, brebis à la truffe, les petits fromages d’Antoine sont réalisés au feeling avec passion et patience.

Bien entouré

Pour réaliser ses fromages, Antoine s’est entouré des meilleurs producteurs du coin qu’il rémunère au juste prix. Le lait de vache bio vient d’Amanlis, le lait de brebis bio de Noyal et celui de chèvre de Chateaugiron. « J’ai volontairement refusé de prendre le label pour des questions budgétaires, mais presque toute ma production est biologique« . Pour les épices, il utilise celles de Tanguy Lesne, d’Epiceart Bzh. Un autre passionné de bons produits et de circuit éthique.

Antoine travaille sept jours sur sept, mais il est passionné par son métier.
Antoine travaille sept jours sur sept, mais il est passionné par son métier.

En observant ses cernes de plus près, on comprend que son métier n’est pas de tout repos. “Je travaille 7 jours sur 7, mais je n’ai pas vraiment l’impression de bosser, ça me passionne tellement”, s’amuse-t-il. Et d’ajouter : “ Et puis, je partage cette passion avec ma compagne, c’est quand même génial de pouvoir faire ensemble ce que l’on aime”.

Vanessa et Antoine, sur leur stand de la Garden Partie, à la Plaine de Baud, à Rennes.
Vanessa et Antoine sur leur stand de la Garden Partie, à la Plaine de Baud, à Rennes.

Une question de feeling

Tandis que certains utilisent des cahiers de températures, des ustensiles complexes, Antoine ne se fie qu’à son instinct. “Je vérifie la température du lait, mais sinon je regarde comment la matière se transforme ça me suffit”, lâche-t-il avec un sourire en coin. C’est drôle, il parle de ses fromages, comme de ses bébés, on sent toute la tendresse et la passion qui l’habitent et l’envie de régaler le client. Parce que c’est surtout ça qui intéresse Antoine : le goût, le partage, la convivialité. Il suffit de jeter un œil à ses tatouages pour s’en convaincre : tire-bouchon, verre de vin, cochon et bien sûr le logo de son entreprise. Les emblèmes d’un bon vivant ancrés dans la peau. 

Après deux ans de travail acharné, Antoine et Vanessa devraient ouvrir le 1er octobre leur propre fromagerie, place des Lices (la célèbre place du marché de Rennes, ndlr). « On ne pouvait pas rêver meilleur emplacement », se réjouissent-ils.

Vous pouvez retrouver les fromages d’Antoine et Vanessa : 

– Jeudi : Nouvoitou 15h30 à 18h (horaire couvre-feu sinon 19h) et chez Merci Babeth de 16h à 18h.

– Vendredi : La garden partie, boulevard Villebois Mareuil, Rennes 15h30 à 18h (horaire couvre-feu sinon 20h)

– Samedi matin : Vern-sur-seiche 

– Dimanche matin : Noyal Chatillon-sur-seiche.

3 thoughts on “Antoine et Vanessa, le Local à fromages

  1. Boulaire says:

    A très bientôt Antoine et Vanessa vous êtes une belle découverte. Et jaime tellement acheter local. Les 4 fromages que je vous ai pris pour la première fois sont un délice. A très vite 😊😊

    1. Kathleen says:

      Ah super vous connaissez les fromages du Local ! Ils sont délicieux, n’est-ce pas !

  2. Gad says:

    Bonjour,
    J’ai découvert les fromages de Antoine et Vanessa il y a peu.
    Ça a été juste une découverte magique, de belle personnes et de beaux artisans qui fabriquent des gourmandises avec un vrai goût, une super bonne texture. C’était tout simplement somptueux.
    Merci à vous deux, le local a fromage de la biquette qui rit😉.
    Bon vent…
    Gad

Comments are closed.